mardi 31 août 2010

Le point de vue officiel n'est jamais qu'un point de vue

Dans l'épisode précédent, je vous parlais en coup de vent de tout le mal que je pense du terme « officiel ». Comme je n'ai rien d'intelligent à dire, autant partir là dessus pour alimenter mon blog.

Officiel, -elle, adj. et subst. : qui émane du gouvernement ou d'une autorité administrative reconnue

Dissipons d'emblée un malentendu. Malgré mon anarchisme bas-du-front chronique et mon mépris moqueur pour l'autorité et les administrations, je reconnais qu'il est parfois utile d'avoir des normes ayant valeur légale, histoire qu'on soit capable de se comprendre, nous tous, la Société des gens qui vivent les uns avec les autres. Néanmoins, ça s'arrête là. En particulier, j'évite d'utiliser ce terme comme synonyme de « vrai ».

Sur Wikipédia, on a un bidule appelé « neutralité de point de vue » que personne ne comprend jamais. L'idée, c'est de mentionner tous les points de vue pertinents. En pratique, c'est totalement contre-intuitif (le cerveau humain doit être câblé ainsi). Pour compenser, j'imagine qu'on essaye toujours de rendre un point de vue supérieur en le qualifiant de « vrai », parce que si c'est vrai, les autres points de vue sont faux et ne doivent pas être mentionnés (une tactique absurde quand on regarde le concept de NPOV, mais globalement ça marche). Et quoi de mieux que le point de vue officiel de l'instance supérieure pour renvoyer tous les contradicteurs dans les cordes ?

Je soupçonne que derrière cette recherche de l'officiel, se cachent un vrai désir d'autorité et une vraie peur du vide. L'autorité pour être certain que quelqu'un vous confirme que ce qu'on vous raconte est juste (ou, à l'inverse, que vous puissiez affirmer qu'on vous ment), la peur du vide pour éviter de se dire qu'il pourrait ne pas y avoir de réponse définitive. Dans les deux cas, ça part du principe qu'il existerait quelque part un endroit où seraient rangées la totalité des vraies versions de tout. Malgré tout ce qu'on essaye de vous faire croire, ce n'est pas correct.

Wikipédia n'est ni une administration, ni un service d'enregistrement des décisions de l'État. Le point de vue officiel est probablement pertinent, mais il est rare qu'il soit le seul. Arrêtons un peu de balancer de l'officiel n'importe comment.

mardi 24 août 2010

Point zéro

Le truc formidable, avec Wikipédia, c'est qu'on finit par placer des {{refnec}} partout dans sa tête. Parfois on a envie d'en placer également sur Wikipédia, ce qui est moins formidable quand même.

Il existe un médaillon[1] incrusté devant Notre-Dame de Paris, sobrement intitulé « point zéro des routes de France ». Tout Vrai Français sait que c'est à partir de ce point qu'on mesure la distance routière en France. D'ailleurs, l'article nous le dit : il s'agit du « point de départ officiel des routes au départ de Paris ». C'est officiel, donc c'est forcément Vrai[2].

Problème : y'a aucune source. Un peu plus haut, on nous apprend que la borne aurait été installée le 10 octobre 1924. Ou le 22 janvier, on sait pas trop. Et qu'avant, tout le monde aurait discutaillé pendant 12 ans pour savoir s'il fallait matérialiser ce point...

Bref : ce que ce point représente exactement, on n'en a visiblement aucune idée. Pourquoi cet endroit ? Jusqu'où servait-il de référence ? D'ailleurs, on prenait quoi comme référence avant l'installation de la borne ? Et ça date de quand, ces mesures ? Et ça veut dire quoi, « point de départ officiel » ? Refnec, comme on dit chez nous...


  1. Un jour, il faudra que je crée la liste des médaillons incrustés dans le sol de Paris : il y en a des tas...
  2. Je compte écrire un jour un billet sur l'urticaire géant que provoque chez moi la vision du mot « officiel » sur Wikipédia.

lundi 23 août 2010

Considérations culturelles

C'est une anecdote que j'ai lue dans L'Usage du monde, l'indispensable récit de dérive de Nicolas Bouvier. Bouvier et Vernet arrivent quelque part du côté de la Perse (je ne me souviens plus du pays, mais c'était dans ce coin là, à 3 000 bornes près). Là, dans un trou paumé, ils tombent sur une p'tite localité où une ONG américaine dépose de quoi construire une école. Problème de culture : les Américains pensent que les locaux vont bâtir l'école. Les locaux ne font que prendre le matos pour leurs constructions personnelles. Les deux approches sont aussi valables l'une que l'autre. Elles pourraient tout aussi bien réussir qu'échouer. Juste deux conceptions différentes de la vie. Incompréhension.

Il est de bon goût, dans nos contrées, de dénier aux Américains une culture commune (certains Américains eux-même le nient ; j'imagine qu'on a déjà vu des poissons niant l'existence de l'eau). Certes, c'est un grand pays assez peu homogène, mais certaines tendances se retrouvent un peu partout. Si on veut schématiser de façon caricaturale, l'Américain croit à l'initiative individuelle et estime que chacun apporte sa propre contribution à la Société. L'idée : les choses bougent parce qu'on décide de les bouger soi-même, sans attendre les autres. Une sorte d'optimisme fondamental, qu'on pourrait prendre à tort pour de la naïveté, une façon de ne compter que sur soi-même, assimilée souvent à de l'égoïsme. Il est toujours difficile d'appréhender une culture différente à travers ses propres yeux.

Tout ça, j'imagine que vous le savez tous (après tout, dans sa version formatée, le slogan de Nike ne dit rien d'autre : s'il parle directement à tout Américain, il demeure intraduisible pour les autres). Bien sûr, tout cela n'exclut pas la naïveté, l'égoïsme, la méchanceté ou la connerie pure et simple, mais c'est la même chose pour tout le monde. J'essaye juste de définir un état d'esprit. Nous n'entrerons pas sur les terres glissantes : cet état d'esprit est-il ce qui permet aux States de réussir ? D'ailleurs, réussissent-ils vraiment ? Je n'en sais rien (et j'en m'en tape).

Peut-on comprendre l'approche wikipédienne si on néglige cet aspect culturel ? Wikipédia, c'est chacun qui vient apporter ce qu'il estime être le mieux, de sa propre initiative, sans en référer à personne avant. Tout est fondé sur une foi indécrottable en "ça va marcher, suffit qu'on s'y mette". Il s'agit probablement de l'un des projets les plus authentiquement américains, le genre de truc qui n'aurait jamais pu être mené à bien ailleurs, parce qu'ailleurs, on ne peut pas, on ne veut pas, on n'y croit pas ou on n'y pense même pas.

Le problème de tout ça : est-ce que Wikipédia peut sérieusement fonctionner en dehors des USA ? Pas évident, à mon avis.

mardi 17 août 2010

3D isométrique et géolocalisation

Je suis un grand fan de la géolocalisation sur Wikipédia, ce n'est plus un mystère. J'ai trouvé une nouvelle façon d'apprécier la chose. Certes, elle n'est pas nouvelle et certains d'entre vous l'ont déjà remarquée, mais je vous la file quand même.

Comme vous le savez déjà (ou pas), Bing Maps, le concurrent de Google Maps, a une fonctionnalité sympatoche : au-dessus de certains lieux urbains, il est possible de sélectionner « Satellite », puis « Aérien » pour obtenir une vision du coin en 3D isométrique. C'est fun et pratique à fois : on perçoit bien mieux les élévations de cette façon qu'avec une simple vue aérienne.

Maintenant, prenez un article ou une catégorie qui contient des éléments géolocalisés suffisamment proches, dans un endroit couvert par cette projection. Par exemple, les églises de Venise. Placez le modèle {{KML}} dessus (qui extrait les coordonnées des articles et crée un beau fichier KML en sortie) et donnez le tout à manger à Bing Maps. Basculez en 3D isométrique et admirez le paysage. Sur l'exemple des églises de Venise, vous pouvez visualiser chacune d'elle dans son contexte. Et je dois dire que le résultat déchire grave sa race.

lundi 16 août 2010

Éditer sans n'avoir rien à dire

— Poulpi-kun, poulpi-kun, comment fais-tu pour que tes ébauches ressemblent à autre chose qu'une simple ligne sous le titre de l'article ?
— C'est un secret de fabrication.
— nyoro~n...

Malgré mes airs bourrus, je dois admettre que Churuya-san[1] a raison, en creux : Trop souvent, les ébauches de Wikipédia incitent plus à la rigolade entre potes qu'à prendre son clavier pour les étoffer. Aujourd'hui, à la demande générale[2], je vais donc vous expliquer comment créer une ébauche qui tient la route quand on n'a rien de particulier à dire sur le sujet.


Dix claimeurs : ce billet de blog parle d'ébauches et de création d'ébauches. Sa lecture peut donc être difficilement supportable par les contributeurs ordinaires.

Grand 1, petit a : pourquoi faire des ébauches ?


Voici le genre de question auquel je serais tenté de répondre : « pourquoi pas ? » mais je sais que pas mal d'entre vous considèrent étrangement que ce n'est pas parce qu'on a le droit de faire quelque chose qu'on a le droit de le faire[3]. Je vais donc tenter d'être un poil peu plus explicite.

L'idée derrière les ébauches, c'est que Wikipédia est un wiki : si le sujet a du potentiel, il y aura bien quelqu'un pour l'améliorer. Depuis le début du projet, les ébauches ont mauvaise presse. En général, on leur reproche de ne pas être des articles à part entière, ce qui me semble être un argument complètement à côté de la plaque. Un autre argument consiste à affirmer que les ébauches viennent manger le pain des Vrais Articles. Celui-ci me semble parfaitement fallacieux : jusqu'à présent, rien ne montre que créer une ébauche empêche un autre sujet d'être amélioré. Certes, rien ne montre non plus que ce n'est pas le cas, mais vu l'historique de Wikipédia, on peut penser qu'abondance d'ébauches ne nuit pas.

Bref, si les ébauches ne nuisent en rien au projet, il n'y a réellement pas d'autre réponse à cette question que « pourquoi pas ? » Wikipédia, après tout, est basée sur l'esprit d'initiative et la prise en main personnelle : on y joue comme on le désire.

Grand a, petit 1 : ok, j'ai pigé, mais j'en fais quoi, de mon ébauche, maintenant ?


Tout ceci, c'est bien amusant, mais votre ébauche, vous avez envie que quelqu'un l'édite derrière vous[4]. En général, on cite l'effet piranha pour défendre le processus, ou alors le fait qu'une pomme est un fruit, en oubliant de mentionner qu'ébauche ou pas ébauche, « pomme » aurait été édité quoi qu'il arrive. Si le sujet est évident, votre ébauche sera éditée. S'il l'est moins, autant donner envie qu'on le fasse.

Vous avez donc un sujet pas bien porteur. Il vous faut :
  1. placer tout le baratin technique ennuyeux propre à Wikipédia ;
  2. indiquer clairement où ajouter les infos.

Petit a, grand 1 : créer une ébauche sympa avec trois bâtons et un bout de ficelle


Voici une méthode que j'utilise pour créer une ébauche potable :
  • Placer les composants :
    • bandeau d'ébauche[5] ;
    • infobox, si possible
    • phrase d'introduction
    • un ou deux paragraphes
    • paragraphe « Annexes », avec ses liens internes et externes
    • bandeau de portail
    • catégories
  • La phrase d'introduction doit être courte et centrer immédiatement le sujet. Évitez les circonvolutions. Ne citez pas l'accessoire, ça ferait perdre du contenu pour le reste.
  • Tentez de remplir l'infobox au maximum. Si elle ne fait que deux lignes, virez la.
  • Débrouillez-vous pour caser au moins un paragraphe. Au pire, utilisez « Description ». N'ayez pas peur de décrire, même si vous ne devez écrire qu'une seule ligne. Par exemple, si vous parlez d'une église, décrivez son architecture générale. Ce n'est pas du TI, mais restez strictement sur les rails de la description pure et dure. N'interprétez rien. N'utilisez aucun terme même très vaguement appréciatif.
  • Liez l'article à tout ce que vous pouvez[6] : plus il sera accessible, meilleures seront les chances de tomber dessus.
  • N'hésitez pas à créer des catégories pour faire sortir l'article de son anonymat.


Si vous vous débrouillez bien, vous devez obtenir un article d'une longueur potable, encore allongé par l'apparition d'un sommaire. Tenez, voici ce que j'ai fait sur l'église Notre-Dame-des-Ardilliers de Miquelon, un édifice que je ne connais ni d'Ève, ni d'Adam : la rédaction m'a coûté cinq minutes à tout casser.

Grand z, petit 30 : et maintenant ?


Ne vous leurrez pas : au fond, votre article ne contient pas plus d'informations que si vous aviez juste écrit que la pomme était un fruit. La seule différence, c'est que vous avez placé des gros panneaux « Éditez ici ».

Notes :


  1. Ça me fait penser qu'on n'a même pas d'ébauche pour Nyorōn Churuya-san...

  2. Celle de Trizek, je crois bien.

  3. Il semble qu'il y ait des considérations morales en jeu afin de déterminer ce qui doit être fait et ce qui ne doit pas l'être. Enfin, on m'a dit que ce n'était pas de la morale, juste une évidence, mais on ne me la fait pas, à moi.

  4. Je pars du principe que vous n'êtes pas opposé à l'édition de votre ébauche, ce qui me semble une position pleine de sens.

  5. Ça tombe sous le sens, mais c'est toujours mieux de le rappeler.

  6. Évitez le spam, quand même : c'est mal perçu.

mardi 10 août 2010

Edit Walk

xkcd a codifié le concept de wiki walk : vous cherchez un sujet intelligent sur Wikipédia et vous finissez avec vingt onglets ouverts, portant sur des trucs complètement frivoles.

Dans mon cas, je ne fais pas que consulter. J'édite aussi. Parfois, mes éditions ont une origine totalement aléatoire.

Dimanche soir, j'étais à la recherche d'un machin à faire afin de repousser le moment d'aller me coucher. Je suis allé consulter la base Palissy, ce grand recueil français du tout et n'importe quoi vaguement patrimonial. J'ouvre donc le formulaire de recherche et, mû par une inspiration subite, je me demande combien qu'elle a de cadrans solaires dans le ventre, la base (après tout, y'a toujours la liste des cadrans solaires de Paris à compléter). Je rentre donc « cadran » dans le champ « type d'objet » et je clique sur le lexique, parce que la base Palissy, on sait jamais dans quoi les bidules sont rangés. Une collection de termes divers m'arrive dans la figure (« cache-radiateur », « cadenas de table », « cadre à grelots », etc.). « Cadran solaire » est dans le lot. Cool.

Ah oui, mais.

Juste au-dessus, je tombe sur le terme « cadran lunaire ».

Tiens, c'est quoi, ça ?

Une seule réponse sur la base : un cadran lunaire sur une maison de Varennes-sur-Loire. Pas plus d'explication que la simple existence du bouzin. Je tape le terme dans Google, n'obtient aucune réponse vraiment satisfaisante, passe à l'anglais moondial, tombe sur une série télévisée décrite sur la WP anglophone. La présence de parenthèses m'incite à penser qu'il y a de l'homonymie dans l'air. Indeed, il existe un article « Moondial ».

Donc, un cadran lunaire, c'est comme un cadran solaire, mais avec la Lune. En gros, ça ne marche qu'autour de la pleine Lune et il faut introduire une tonne de corrections pour tenir compte du mouvement apparent de l'astre. La photo du début d'article, c'est un cadran lunaire de 1733, peint sur un mur du Queen's College à Cambridge. Je n'ai aucune idée de comment ça marche, y'a des lignes partout et un tableau correctif pour l'intégralité d'une lunaison, c'est-à-dire même quand la Lune est nouvelle, ce qui est totalement absurde. Bref, les cadrans lunaires, ça semble überg33k. Je crée donc « cadran lunaire » sur fr:.

Et là, je me dis : « Poulpy, mon ami, un bitonio pseudo-scientifique datant du XVIIIe siècle, tu ne crois pas qu'on peut en trouver trace ailleurs ? » Comme je sais que j'ai parfaitement raison, j'ouvre le Trévoux sur Wikisource et recherche l'entrée « Cadran ». J'obtiens :

 « Cadran lunaire, ou à la lune, celui qui indique l’heure de la nuit par le moyen de la lumière de la lune. »

Mon intuition est bonne, mais je reste sur ma faim. Il me faut des munitions plus grosses. Du capilotractage de compèt'. Des types capables de disserter sur rien du tout pendant des pages et des pages. J'ouvre donc l'Encyclopédie à « Cadran solaire ». Je ne suis pas déçu.

 « Tracer un cadran lunaire. Supposons, par exemple, que l’on demande un cadran lunaire horisontal : décrivez d’abord un cadran solaire horisontal : élevez ensuite les deux perpendiculaires A B & C D, (fig. 19.) à la ligne de douze heures ; & divisant l’intervalle G F en douze parties égales, par les différens points de division, tirez des lignes paralleles. Maintenant si on destine la premiere ligne C D au jour de la nouvelle lune, & la seconde au jour où la lune arrive au méridien, une heure plus tard que le soleil ; & enfin la derniere ligne A B au jour de la pleine lune : les intersections de ces lignes avec les lignes horaires donneront des points, par lesquels on tracera une ligne courbe 12 12, qui sera la ligne méridienne de la lune ; on déterminera ensuite de la même maniere les autres lignes horaires, 11, 22, 33, &c. lesquelles seront coupées aux heures solaires correspondantes & respectives, ou par l’ombre de la lune, que jettera le style du cadran. On effacera les lignes horaires du cadran solaire, aussi bien que les perpendiculaires, par où l’on a tiré les heures lunaires ; & on divisera l’intervalle G F par d’autres lignes paralleles en quinze parties égales, qui répondent aux quinze jours entre la nouvelle & la pleine lune. Enfin on écrira auprès de ces lignes les différens jours de l’âge de la lune. »

 « Maintenant, connoissant par un calendrier l’âge de la lune, l’intersection de la ligne de l’âge de la lune, avec les lignes horaires de la lune, donnera l’heure de la nuit. »

Tout de suite, c'est plus clair ! Enfin, une clarté de pleine Lune, bien sûr.



Quelle est la morale de cette histoire ?
  • Au XVIIIe on n'avait pas ThinkGeek, mais on savait quand même produire du machin inutile et compliqué.
  • Quoi qu'il arrive, les encyclopédies sont écrites par de gros geeks poilus.
  • Je ne comprends pas où sont passées les planches de l'Encyclopédie dédiées à la gnomonique.
  • Palissy se vautre comme une otarie bourrée à la vodka sur un linoléum ciré quand je lui demande de me sortir la liste de ses cadrans solaires. J'ai bien fait de me concentrer sur les cadrans lunaires.
  • Je propose de lancer le concours de la meilleure photo d'un cadran lunaire d'époque, prise lors du fonctionnement nominal de la machine.

lundi 9 août 2010

Icebergs

Wikipédia, c'est bien connu, possède des articles sur tout. Bien sûr, ça désespère ceux pour qui la liste des pokémons ne devrait pas être mis au même niveau que la physique théorique. Mais comme personne ne les écoute, tout va bien.

Etdoncques, Wikipédia possède également des articles sur des icebergs. Pas le phénomène, attention (bien qu'il possède son propre article également) : des icebergs individuels.

Par exemple, B-15, détaché de l'Antarctique en 2000 et qui n'a toujours pas entièrement fondu. Ou B-17B, qui s'est promené pas loin de l'Australie. Ou T-3 (la poétique des noms des icebergs est admirable), utilisé comme station de recherche pendant plus de 30 ans, avec une piste d'atterrissage et tout.

Il y a quelque chose de formidable à consigner dans une encyclopédie des blocs de glace stériles qui disparaitront inexorablement. D'un autre côté, la totalité du contenu disparaitra un jour, alors pourquoi pas les icebergs ?