lundi 31 août 2009

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C'est une tradition bien établie : chaque jour, le Bistro débute par des propositions d'articles à créer ou améliorer. Hier, j'ai proposé de créer l'article sur la baleine de Twitter. C'était en même temps une petite blague et une idée bien sérieuse. Petite blague parce que le sujet est obscur et son admissibilité peu évidente. Idée sérieuse, puisque je pensais que ça valait le coup de placer la chose dans les archives.

La baleine de Twitter, c'est l'illustration que vous voyez quand le site est en rade : une fort jolie baleine réveuse, portée dans un filet par huit oiseaux rouges (vous pouvez l'admirer ici). Du fait de la notoriété croissante de Twitter, la baleine (ou Fail Whale en VO) se retrouve désormais un peu partout, comme tout virus mémétique. L'illustration originale s'appelle Lifting Up the Dreamer (et n'a rien à voir avec Twitter, d'ailleurs) ; son article existe désormais sur Wikipédia. Il a été créé par un nouveau contributeur qui passait sur le Bistro et m'a pris au mot, et je l'en remercie. Bien entendu, la demande de suppression a été apposée peu après, et la page de discussion du contributeur originel s'est pris en même temps un bienvenutage ET un avertissement de PàS : comme accueil, on fait mieux. Mais tout s'est bien terminé, la PàS a été close avant même 24 h sur la base d'un score chiraquien pour la conservation et fr: peut s'ennorgueillir de posséder une page sur un sujet récent (et anglophone) que personne d'autre n'a, même pas en:.

Tout ceci est plus important qu'il n'y parait. J'ai souvent entendu des propos du style : « ça ne sert à rien d'écrire un article sur ce sujet, il sera oublié dans deux mois ». Pour moi, ce genre de raisonnement est étrange : si un sujet risque d'être oublié dans deux mois, c'est qu'il faut se presser de l'archiver pour en conserver une trace. Autrement dit, ce n'est pas un argument très pertinent pour la suppression (ou la conservation, d'ailleurs ; c'est juste à côté de la plaque). Et ce que j'aime bien dans Wikipédia, c'est son incroyable capacité à coucher la volatilité du présent sur le disque dur.

Le poster « HOPE » d'Obama ? Il est . Le Rickroll ? Ici. Leeroy Jenkis ? Présent. L'éthique DIY du punk ? Pareil. Les télécommandes qui servent à éteindre les écrans qui vous perturbent dans les bars ? Y'a aussi. Le tréma sur les noms de groupes de metal ? Idem. L'image avec Dieu qui tue des chatons ? Itou. Emily the Strange ? C'est possible. Les Phone traps ? Tu paries. La culture Tiki ? La voilà.

Si j'ai bien compris, la présence de ces sujets désole certains. Pour ma part, j'y vois une chance incroyable. Si la place était limitée, si leur écriture se faisait au détriment de, mettons, la Guerre de Trente ans ou le Barbier de Séville, il est possible que je sois plus réservé. Mais là... Incidemment, les articles de ce style sont nettement plus courant sur en: que sur fr:. Est-ce dû à une meilleure acceptation du folklore dans la culture générale anglo-saxonne ?

Allez, la prochaine fois, faut que je demande à écrire sur les cadenas d'amour.

samedi 29 août 2009

Trévoux

Entrainé par l'enthousiame de certains contributeurs, je me suis mis à contribuer au projet Trévoux sur Wikisource. Le Trévoux, c'est une sorte de dictionnaire encyclopédique du XVIIIe qui possède plusieurs particularités (mention de la pluralité des points de vue, sourçage, etc. Mais Serein en parle mieux que moi). L'ouvrage n'oublie même pas le troll, en témoin ce passage à l'entrée « bayer » :

« Ce verbe est toujours neutre. Les Vocabulistes le disent avec tout le monde ; & pour le prouver, ils apportent cet exemple. Que bayez-vous là depuis deux heures ? Eux qui relevent si durement les prétendues bevues des autres, comment qualifiroient-ils celle-ci. »

Ouaip, ça balançait sec, chez les Jésuites du XVIIIe.

Sinon, les auteurs utilisent sans aucun complexe des termes en latin, en hébreu et en grec ancien, ce qui rend la transcription parfois difficile pour un type du XXIe comme moi. Butant sur un terme grec contenant le caractère « ȣ », je me suis rappelé que la place était plus limitée sur un dictionnaire de 1769 que sur une encyclopédie en ligne de 2009 et que l'usage des ligatures était alors courant (ici, celle d'un omicron et d'un upsilon, histoire d'éviter d'écrire « ου »). Pour prolonger l'expérience, je me suis créé une ébauche sur les ligatures de l'alphabet grec et j'ai constaté dans la foulée que c'est moi qui avait créé l'article ȣ il y a quatre ans, et que j'avais oublié d'y mentionner l'essentiel.

C'est sûr, ça me change des frontières et des astéroïdes.

lundi 24 août 2009

Wikipédia n'est pas un réseau social

Wikipédia n'est pas un réseau social, tout le monde le sait (même si je soupçonne la majorité des contributeurs réguliers de n'avoir aucun idée de ce que ce terme signifie). Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas y nouer des contacts.

Il y a deux semaines de cela, j'ai pris mon baluchon et le TGV pour la Romandie. J'y ai retrouvé des personnes que je connais, que j'avais déjà rencontrées, que je n'avais croisées que sur IRC, voire dont je n'avais pas entendu parler. Nous avons visité le coin, parlé, bu des coups, discuté, mangé des fondues, palabré, échangé, taillé le bout de gras. Nous n'avons pas parlé que de Wikipédia (même si le sujet était d'un abord facile). Contrairement aux fantasmes, nous n'avons pas planifié la mise sous contrôle de Wikipédia lors de notre assemblée secrète où tout le monde pouvait participer (c'est inutile, de toute façon : nous contrôlons déjà tout). C'était simplement une rencontre de gens partageant un passe-temps commun. Un événement enrichissant.

Wikipédia n'est donc pas un réseau social, mais il m'a permis tout de même de rencontrer des personnes que j'apprécie. Et puis, j'y pensais à propos de tout ça, vu que l'expertise n'a aucun intérêt sur WP (sans preuve d'expertise, pas d'expertise possible), il est bon de communiquer, d'échanger, de parler avec les gens pour savoir ce dont ils sont capables, leurs spécialités, leurs intérêts... Nous sommes sur un wiki social.




Après la Suisse, j'ai fait le mariole dans les trains d'Italie et je n'ai plus parlé pendant près de dix jours (sauf pour dire des trucs comme "Buongiorno", ce qui n'est pas vraiment parler). C'était un excellent voyage. Maintenant, je me dis qu'il faudrait que j'augmente les articles manquants sur les lieux que j'ai visités avant qu'ils ne s'échappent de ma mémoire... On m'a dit qu'on ne pouvait pas utiliser le Guide du Routard comme référence sérieuse ; est-ce qu'on peut sourcer avec quelque chose comme "plaque d'information sur le mur de l'église" ?

jeudi 6 août 2009

Avis d'absence

Eh bien ! Ça fait un moment que je n'ai pas ouvert cette page ! D'importants soucis personnels et professionnels m'en ont tenu à l'écart, ainsi — dois-je l'avouer ? — qu'une flemme monstrueuse. En plus, en été, j'ai plutôt tendance à sortir quand je le peux. Bref.

Malheureusement pour vous, très chers lecteurs, ça ne va pas s'arranger tout de suite. J'ai prévu d'aller cabaliser un peu au pays des Helvètes, histoire de côtoyer quelques camarades de blogs. Ensuite, je traverse les Alpes de part en part afin d'effectuer un tour de l'Italie du Nord. Souhaitez-moi de ne pas avoir trop chaud, que mes trains arrivent à l'heure et que mes cartes mémoires suffisent à prendre toutes les églises du coin en photo (si vous connaissez la région, vous savez qu'on en trouve une à chaque coin de rue).

Comme la Prèz, j'ai consulté la totalité des articles wikipédiens relatifs à mon parcours. On a beau dire ce qu'on veut, c'est là qu'on trouve les informations les plus pertinentes pour, par exemple, les tours de Bologne, le château d'Este de Ferrare, la cathédrale de Milan ou le Ghetto de Venise. Par contre, heureux détenteur d'un iPhone, j'ai profité de la nouvelle fonctionnalité de Wapedia (une application qui met en forme les articles de WP et simplifie la navigation) : la sauvegarde des articles sur l'appareil. Je me suis donc fait mon propre guide de voyage personnel. Et tout ça gratuitement. Merci, Wikipédia !

Allez, à la prochaine !