jeudi 26 février 2009

Besoin de repos

Blog fermé jusqu'à ce que son propriétaire aille mieux. En attendant, bonnes contributions.

mercredi 25 février 2009

Développement durable

Tout à l'heure, j'ai mis à jour l'article 2008 en astronautique, qui propose comme son nom l'indique une rétrospective des événements survenus dans ce domaine au cours de l'année passée. Avec 150 vols spatiaux, entre les fusées, les bases de lancement et les charges utiles, c'est la fête aux liens rouges. Concrètement, si je le voulais, je pourrais consacrer le reste de l'année à bleuir chacun des liens. Au bout du compte, ça serait une énorme tâche pour moi, mais une toute petite modification pour Wikipédia.

L'année dernière, je me demandais ce qu'on pourrait bien créer comme articles pour augmenter la taille de Wikipédia. C'était une boutade et elle laissait de côté un aspect important du problème. Au moment où j'écris ces lignes, nous disposons de près de 800 000 articles et plus personne n'est capable de savoir sur quoi. Les communes de France, sujet notoirement volumineux (et très probablement le plus important ensemble cohérent d'articles de tout Wikipédia), ne représentent qu'à peine 5% du total : où sont les 95 % restants ? Utiliser les catégories n'est pas d'un grand secours : par le jeu des multi-catégorisations et des divers embranchements, l'organisation des catégories n'a rien à voir une classification universitaire (très concrètement, il me semble qu'il est possible de relier les trois quarts de Wikipédia à n'importe quelle catégorie principale de l'espace encyclopédique).

À ce niveau, si j'ai bien suivi, certains résolvent la question en considérant que la quasi-totalité des articles n'en sont pas, en fait. Ou alors en affirmant que l'organisation de Wikipédia est erronée. Bref, en disant que ça devrait être autrement, point. C'est bien possible, mais je pense que ce n'est pas le problème. Le problème, c'est que ça fait belle lurette que le contenu global de Wikipédia ne peut plus être appréhendé de façon simple par un esprit humain : tout y est trop grand, trop imbriqué, trop complexe.

Je faisais remarquer il y a quelques jours qu'il est illusoire de vouloir définir des critères stables, précis et bien définis sur un sujet quelconque, parce qu'il y aura toujours un aspect qu'on ne réussira pas à appréhender, une évolution oubliée, etc. Étendez ça à Wikipédia tout entière et vous aurez une description cohérente de ce qui se passe.

Ce point a du mal à rentrer dans la tête des gens. Si j'en crois mon expérience, la réponse à toute problématique wikipédienne consiste à considérer le site comme une sorte de gros Quid dont la rédaction peut être orientée de façon bienveillante, un peu comme on cultive un jardin potager communautaire. En réalité, vous n'avez pas la moindre idée de ce qu'il faudrait faire. Personne ne l'a. Personne ne peut prétendre l'avoir. À ce moment là, vous pouvez partir du principe que Wikipédia c'est tout foutu, qu'il sera impossible de jamais rien construire. C'est un point de vue noble, mais pour le bien de mon argumentaire, partons du principe qu'une autre approche est possible.

Actuellement, rien n'existe pour améliorer Wikipédia (en tout cas, rien de plus que l'amélioration naturelle des articles). Oh, je sais, il y a les AdQ, le Wikiconcours et tout, mais il faut être assez myope pour considérer que ces activités (louables par ailleurs) puissent améliorer la qualité globale de Wikipédia plus que d'un pouillème. Les projets sont une idée intéressante dans son concept mais à mon sens bien peu efficace dans sa réalisation. Alors, bien sûr, on peut vouloir ne mettre l'accent que sur les articles importants mais on revient au début de la boucle (comment trouver les articles importants parmi la masse, et importants pour qui, etc.). Au bout du compte, toutes les idées d'amélioration organisée de Wikipédia reviennent à sélectionner un petit nombre d'articles insignifiant : c'est probablement satisfaisant pour celui qui fait le tri, mais ça ne produit rien de concret au final.

Imaginez que vous voulez améliorer toutes les communes de France. Vous avez 36 000 articles sur les bras. À cent contributeurs, vous pouvez prendre un article tous les jours et vous en sortir en un an. Bravo : vous avez réussi la tâche titanesque de mobiliser cent contributeurs sur le long terme en leur donnant un objectif et une méthodologie. Au final toutefois, vous n'avez impacté que quelques pour cent de Wikipédia. Bien sûr, vous avez droit à toute notre gratitude et vous pouvez vous targuer d'avoir fait avancer votre chapelle — et ceci est très important. Mais ça n'a rien à voir avec le développement global de l'encyclopédie. Pour l'instant, les actions concertées n'atteignent même pas ce niveau : vous voyez le problème ?

Mon avis sur la question, c'est qu'il faut abandonner toute prétention à contrôler le développement de Wikipédia. Il faut poursuivre la décentralisation des tâches puisqu'on ne peut pas les centraliser. Il faut que les contributeurs puissent plus facilement s'organiser entre eux. Il faut supprimer les verrous et les barrières, inclure le plus de gens possible, améliorer l'accès. Il faut réduire la bureaucratie inutile et augmenter la bureaucratie qui marche (nous avons grand besoin de suivi, d'indications, de conseils, de modèles). Il faut développer l'automatisation des tâches (création, mise à jour, surveillance). Je n'ai pas l'impression que la Communauté se préoccupe de tout ça et c'est dommage. Bien sûr, on pourrait également continuer comme maintenant puisque le système fonctionne ; je voudrais juste qu'il fonctionne mieux (et qu'on ne mobilise pas les énergies dans des projets qui ne servent à rien).

samedi 21 février 2009

Le mash-up qui tue

Dans ma liste de suivi (qui a dépassé les 1 250 articles, d'ailleurs, mais comme personne ne les édite jamais, tout reste très calme), j'ai « liste de tripoints ». Comme vous vous en doutez, c'est un article totalement poulpique qui parle d'intersections entre frontières (y'en a que ça intéresse, je n'ai pas honte, j'assume totalement ma nerditude sur ce sujet).

Tout à l'heure, j'ai vu passer quelqu'un qui a rajouté le modèle « KML » tout en bas. Hmm... Un truc que je ne connaissais pas... Et là, je constate que ce modèle rajoute des liens externes pour extraire les coordonnées géographiques présentes sur l'article (vous savez, le modèle « Coord » , probablement l'une des plus grandes réussites de Wikipédia et je dis ça sérieusement). En particulier, l'un des liens ajoute directement ces coordonnées sur une carte Google Maps.

C'est génial, non ?

EDIT : faut avouer que le modèle et le service lui-même sont passablement buggués. Un truc intéressant, cependant, c'est qu'il est possible de passer une catégorie en paramètre, le service se chargeant d'extraire les coordonnées de tous ses articles. Par exemple, pour la ligne 1 du métro parisien, ça donne ça.

jeudi 19 février 2009

Mobile devices : ça suit son cours

Visiblement, je ne suis pas le seul à penser qu'il faut développer l'accès à Wikipédia depuis les mobile devices : Brion lui-même y travaille.

Pour info, voici la version actuelle sur mon iPhone (sur fr.mobile.wikipedia.org) :



Voici la version en développement (sur fr.m.wikipedia.org) :



C'est effectivement plus sympa.

mardi 17 février 2009

Et après ça, on dira qu'on ne comprend pas bien les raisons

fr : Grève générale des Antilles française de 2009
en : 2009 French Caribbean general strikes

Comparez. Méditez.

Critères de geeks

Aujourd'hui, soyons geek et parlons de jeux vidéo. Ou plutôt, des critères sur les jeux vidéo.

Les critères ne sont pas forcément une mauvaise chose en soi : ils permettent de dire à Totor que son projet de fin d'études n'a pas à figurer dans un article sans se prendre la teutê sur la philosophie des cinq piliers de Wikipédia. Bref, d'éliminer à moindre frais les fâcheux qui viendraient râler un peu plus que d'ordinaire en leur soumettant un texte qui a une apparence officielle (ça ne dissuadera par les gros boulets, mais ils ne sont pas trop nombreux heureusement). Y'a quand même un site à faire tourner, il faut être un peu efficace. Ce n'est pas très wikiluv, certes, mais les types en face ne sont pas des bisounours donc ça compense.

Bien ! Maintenant que j'ai correctement dénoncé Trotski, on va pouvoir parler sérieusement ! :)

J'avoue que les critères choisis me laissent un peu dubitatif. Voici le premier point :

« Un jeu sera considéré comme admissible a priori sur Wikipédia s'il est réalisé, édité et distribué par des professionnels, sur le circuit commercial traditionnel. »

Bon, ok. Ce n'est pas fondamentalement idiot : un jeu du « circuit commercial traditionnel » a toutes les chances d'être notable, au sens qu'on peut trouver de la littérature tierce dessus. Bien entendu, on pourrait discuter sans fin de cette obsession wikipédienne pour les sources papiers, mais ce n'est pas le propos : ces jeux peuvent figurer sur Wikipédia sans contestation, tout le monde est d'accord là-dessus, c'était facile (du coup, on peut se retrouver avec un truc aussi obscur et insignifiant que Borderline, mais ne boudons pas notre plaisir). Reste maintenant à définir des critères pour tout le reste et c'est à ce moment là que Wikipédia sort les avirons et se met à ramer comme une équipe d'Oxford en train de perdre devant Cambridge.

Comme vu plus haut, le but des critères est d'empêcher le terrorisme  (certains pensent que c'est pour maintenir un standard de qualitay, mais ils sont délirants). Comme toute loi anti-terroriste, ils sont mal formulés, tombent souvent à côté de la plaque et se focalisent sur des points assez annexes. Dans le cas des jeux vidéo, ils sont en plus à la ramasse quant à la réalité du sujet à la fin de la première décennie du 21e siècle.

Dans l'esprit de tout le monde, j'imagine que : vrai jeu vidéo = truc sorti dans une boîte qu'on peut palper à la Fnac. Le reste peut aller se pendre. Le reste, ce sont les jeux amateurs, les jeux qui ne passent pas par le circuit traditionnel, les jeux hybrides et j'en passe. Tout le reste, donc.

Si j'ai bien compris le truc, le blanc-saing qui est accordé sans aucune distanciation à tout jeu-qu'on-peut-toucher-dans-les-magasins s'étend aux jeux indépendants suffisamment connus pour être potentiellement des jeux-qu'on-peut-trouver-dans-les-rayons. Cool, World of Goo est admissible. J'imagine que Defcon ou Aquaria le sont aussi, même si je ne suis pas sûr qu'ils aient jamais été pressés sur des galettes numériques, mais comme on a dû en parler dans la presse papier, ça roule (et puis les équipes sont des gens payés pour ça, donc c'est sérieux, forcément). Pour Doukutsu Monogatari, ça doit aller aussi : c'est gratuit, uniquement en téléchargement, fait par un Japonais isolé, j'ignore si on trouve des références secondaires dans le monde imprimé, mais suffisamment connu pour résister à un passage en PàS. Par contre, Tank Universal (combat de chars ultra-style dans un univers réminiscent de Tron fait par un type dans son coin), Iji (plate-forme plein comme un œuf également le fait d'un gars isolé), Noctis (vieux truc à la limite du jeu), voire Counterclockwise (un remake sans prétentions de Knot in 3D, lui même obscur titre commercial des années 80), ça doit se discuter fortement : les seules sources d'infos, ce sont des blogs ou des sites spécialisés anglophones, et tout le monde sait que les blogs et les sites, c'est le Mal.

Là, on est encore dans l'opposition binaire jeu indépendant suffisamment reconnu / pas suffisamment reconnu : on ne sort pas vraiment des critères. Mais que penser des jeux distribués autrement que par la voie commerciale classique ? (D'ailleurs, Doom, au début, c'était la voie commerciale classique ? Oui, c'est pas grave puisque le jeu a eu du succès mais c'est justement le cœur du problème.) Prenons les jeux sur téléphones portables : typiquement, ces jeux sont téléchargés et facturés à la demande, bref complètement en dehors du « circuit commercial traditionnel ». J'ai lu récemment qu'iShoot, un jeu d'artillerie pour iPhone, s'était vendu à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires : est-il admissible ? Vortex, dispo en bundle sur les iPod récents, l'est-il ?

Et si on passe aux jeux qui ne sont disponibles qu'à travers un navigateur Internet, que fait-on ? Prenons La Brute (à peine un jeu, mais probablement des milliers d'utilisateurs) ou Virtual Regatta (dont l'édition Vendée Globe a réuni 300 000 joueurs) : ils se situent où, dans tout ce bazar ? Et Grow ? Et Ouverture facile, à la limite du jeu vidéo et du site de puzzle ?

Ensuite, il y a les jeux vidéo qui existent plus en tant que concepts qu'incarnation bien précises, comme Tower Defense ou Escape the Room (MOTAS anyone?). Ou, tenez, les jeux sur IRC : j'ai appris récemment qu'Akeran avait fermé et je me souviens en avoir fait quelques parties il y a plus de 10 ans ; je me rappelle également de Piwi, le bot de #motus. Certes, j'admets que l'admissibilité de ces jeux est discutable, mais je les citais pour illustrer (on va également me dire que ce ne sont pas des jeux vidéo, ce qui risque de me désespérer à ce stade de mon post).

Où je veux en venir ? Eh bien, ce que je tentais d'expliquer, à ma manière fortement convoluée et détournée, c'est que les critères partent d'un intention louable, mais qu'ils tombent rapidement à plat. Ou, plus exactement, ils ne considèrent un sujet que dans son sens le plus évident sans accorder la même importance à ses à-côtés, dérivés, variations et évolutions, alors même que ces points sont les plus concernés. Qui plus est, ils sont figés dans le temps (grossièrement, les critères sur les jeux vidéo sont adaptés pour l'état de l'industrie en 1995, pas en 2009). C'est ennuyeux, car Wikipédia a besoin que les articles circulent.

vendredi 13 février 2009

La fin finale ?

La fin du projet est-elle vraiment proche ? Difficile de savoir, vu qu'on prédit la mort de Wikipédia depuis au moins le début du siècle dernier. Juste l'impression que plus de monde semble s'accorder pour dire que çapeutpluscontinuercommeçac'esttoutfoutu.

Groumpf. Si on va dans le mur, on n'en saura rien. Probable qu'on ne sentira même pas le mur, même après coup. C'est dommage, quand même.

mercredi 11 février 2009

De la nationalité des physiciens en mouvement

À propos des questions récurrentes sur Wikipédia concernant la nationalité des gens, je me demandais comment était traité le cas d'Albert Einstein. Einstein, j'imagine que vous savez qu'il était physicien ; par contre, il était quoi, au niveau du pays ? Allemand, non ? Mais il n'a pas fini sa vie aux States ? Et puis, à un moment, il ne travaillait pas à Berne ? En fait, en matière de nationalité, Einstein, c'est vraiment relatif.

Le petit Albert nait en 1879 à Ulm, à l'époque où cette ville fait partie du royaume du Wurtemberg, composante de l'Empire allemand. En 1896, il parachève sa crise d'adolescence en se cassant du coin ; à sa demande, il perd la citoyenneté Wurtembergoise et débarque en Suisse avec le statut envié d'apatride. En 1901, il est naturalisé par la ville de Zurich, ce qui semble faire de lui un citoyen suisse mais je ne suis pas super au fait des procédures d'acquisition de la nationalité helvétique au début du 20e siècle (en plus, il paraît que ça dépend du canton). Après ça, Alby se fait un peu connaitre en écrivant des trucs que personne ne comprend à propos de trains et d'horloges. En 1911, l'Autriche-Hongrie passe outre sa coiffure de hippie et lui offre un poste à l'université de Prague et la nationalité autrichienne qui va avec ; il quitte les deux en 1912. En 1914, Einstein refait le coup avec l'université de Berlin et devient fonctionnaire prussien (donc, visiblement, citoyen allemand). En 1933, le dingue aux moustaches gammées ne lui inspire pas confiance et Albert quitte le service civil, perdant alors la nationalité allemande. Il traverse illico l'Atlantique et jure finalement fidélité aux Stars and Stripes en 1940. Après ça, Einstein met fin à sa carrière de collectionneur de passeport et plus rien ne bouge jusqu'à sa mort en 1955.

Récapitulons : du strict point de vue technique, Einstein a possédé les nationalités suivantes :
  • Wurtembergeoise entre 1879 et 1896
  • Rien du tout entre 1896 et 1901
  • Suisse entre 1901 et 1911
  • Suisse et autrichienne entre 1911 et 1912
  • Suisse entre 1912 et 1914
  • Suisse et allemande entre 1914 et 1933
  • Suisse entre 1933 et 1940
  • Suisse et américaine entre 1940 et 1955.

Tout ceci ne répond pas à plusieurs interrogations importantes. Einstein se considérait-il comme allemand ? Comme suisse ? Comme américain ? Est-il né allemand ou cette nationalité n'était-elle que secondaire à sa naissance ? Quel degré attacher à sa nationalité autrichienne ? Et pourquoi pas austro-hongroise, au fait ? Et puis pour répondre vraiment à toutes ces questions, il faudrait savoir ce qu'Einstein en pensait, ce que les autres en pensaient, remettre tous ces changements dans le contexte de l'époque, savoir si tout ceci avait vraiment la même importance que maintenant, bref. En gros, on n'est pas sorti du sable.

Bon, et Dieu Wikipédia dans tout ça ? Non, parce qu'il va bien falloir caractériser le sujet, ce qui va forcément passer par la mention 1) de ce pour quoi Einstein est connu et 2) de sa nationalité parce qu'une telle indication est essentielle dans la société qui est la nôtre (ne discutez pas ce point : c'est probablement déplorable, mais c'est comme ça). La première partie est facile (Einstein n'est pas célèbre pour son activité d'employé à l'Office des brevets de Berne) ; la seconde est coton.

Voici donc la première phrase de l'article actuel :

« Albert Einstein (...) était un physicien allemand, puis apatride (1896), suisse (1901), et enfin helvético-américain (1940). »

L'infobox, cette caractérisation parallèle, donne les informations suivantes à la case « Nationalité » : « allemande (1879–1896 et 1914-1933), suisse (1901–1955), autrichienne (1911-1912), américaine (1940–55) ; Einstein a été apatride, et a eu plusieurs fois une double nationalité ».

Au commencement, à la suite d'une traduction de l'article germanophone, le 25 janvier 2003, Einstein est un « physicien allemand » ; le corps du texte indique également qu'il est « citoyen américain en 1940 ». Le 24 mars 2003, il devient un « physicien allemand, puis suisse, puis américain ». Le 25 août 2004 donne des dates à ces changements de nationalités, ainsi que la mention de son statut d'apatride ; qui plus est, Einstein possède la double nationalité suisse-américaine en 1940.

Les modifications ultérieures sont cosmétiques. Le 29 novembre 2004, Einstein est un suisse-étatsunien. Il redevient suisse-américain le 27 août 2005, puis helvético-américain le 13 septembre 2007. Le 11 octobre 2007, l'article est infoboxé ; la nationalité indiquée est : « allemande (1879–96), suisse (1901–55), américaine(1940–55) ».

En mai 2008, la page de discussion reçoit un nouveau paragraphe, qui signale que l'affaire est légèrement plus complexe. En conséquence, le 9 mai 2008, Einstien devient « un physicien né allemand ; devenu apatride en 1896, il obtient la nationalité suisse en 1899, et la double nationalité américaine en 1940 » (avec référence en bas-de-page). Dans la foulée, l'infobox est mise à jour (« allemande (1879–1896), suisse (1901–1955), autrichienne (1911-1912), allemande (1914-1933), américaine(1940–55) ») et complétée le lendemain (« Einstein a été apatride, et a eu plusieurs fois une double nationalité »). La question semble stable depuis.

En revanche, du côté des catégories, Einstein est un apatride, une personnalité américaine d'origine allemande, une personnalité de la République de Weimar, un prix Nobel suisse, un physicien allemand, un physicien américain et un physicien suisse.

Un bref détour sur en: nous indique que nos cousins anglo-saxons donnent dans la concision :
« Albert Einstein (...) was a German-born theoretical physicist. »
Ce qui n'est pas forcément idiot quand on y songe. Par contre, ils se rattrapent sur les catégories, vu qu'Einstein est un humaniste, pacifiste , philosophe, physicien, socialiste et végétarien américain, un agnostique,  humaniste, pacifiste, physicien, réfugié, socialiste, végétarien et lauréat du prix Nobel allemand, un Juif et un scientifique germano-américain, un immigrant allemand en Suisse et aux États-Unis, un Juif allemand, un Juif allemand ayant émigré aux États-Unis pour échapper au nazisme, un philosophe de langue allemande, un scientifique et un écrivain juif américain, un inventeur, pacifiste, philosophe, réfugié et scientifique juif, un citoyen naturalisé américain, une personnalité du royaume du Wurtemberg, un apatride, un immigrant suisse aux États-Unis, et pour finir un humanitaire, Juif, lauréat du prix Nobel, pacifiste, physicien et végétarien suisse.

Au moins, Einstein a eu le bon goût de ne pas naître à Gdansk, Strasbourg, Bratislava ou Sarajevo. Ou sur un bateau en route pour Heligoland. Ou dans les colonies allemandes d'Afrique de l'Est. Ou de demander la nationalité soviétique. Ou de rejeter toute nationalité. Ou d'être un séparatiste bavarois. Ou d'avoir émigré au Québec. Là, on aurait vraiment été mal.

De toute cette histoire, j'éprouve deux impressions. Tout d'abord, je suis content qu'on soit arrivé à quelque chose de stable et relativement exact, sans drame, par approches successives. Cependant, cette fixette sur la nationalité d'Einstein, cette obsession à inclure le résultat dès la première ligne, ça me laisse perplexe.

Biographie : l'archétype

   Pour les articles homonymes, voir John, Ling, Woodland, Yann et Lingsen (homonymie).



John Ling Woodland (en anglais [ʤɒn ɪŋ wʊdlænd]), de son vrai nom Yann Le Goadeg, né Ján Čejnžrtko, plus connu son le pseudonyme de Lingsen (en mandarin 霎森, en pinyin lìng sēn, en Wade-Giles ling4 sen1), né le 13 avril 1942 à Brno (Troisième Reich), mort le 29 février 2004 à Garoowe (Puntland), est un plombier, navigateur, homme politique, écrivain, entrepreneur, critique littéraire et traficant d'arme breton d'origine juive, chinoise et tchécoslovaque[non neutre], naturalisé français et apatride américain.

Œuvre littéraire

John Ling Sen est l'auteur du cycle du Désastre différé, œuvre pour laquelle il a reçu le prix Nobel de littérature en 1994 et considérée comme définitive et monumentale[non neutre] par tout ce que le milieu comporte d'experts[qui ?] sur le sujet.

Controverses

Ján Woodland est un auteur parfois controversé. Il aurait été coupable de trafic d'armes entre plusieurs pays développés et le Soudan1, trafic qui a reçu l'aval de la CIA[réf. nécessaire]. Yann Legoadek a affiché des sympathies pour le mouvement séparatiste nord-finistérien2 qui lui ont valu le soutien des milieux d'extrême-droite européens et américains3.

Čejnžrtko a toujours nié ces accusations, dénonçant une cabale médiatique à son encontre. Pour lui, il va de l'écrivain comme du bouchon de liège à la surface de l'eau, ce qui le place en dehors de la temporalité réelle ou supposée du monde tel qu'il se déroule4.

En outre, il semblerait que Lingsen Djon s'est rendu fautif à plusieurs reprises d'une schématisation outrancière des relations hommes/femmes dans la Chine du début du XXe siècle, compte tenu de ses origines chinoises qu'il aurait mal interprétées5.

Références

1 Un collectif en-ligne d'organisations para-trotskistes.
2 Une revue quelconque tirée à 500 exemplaires ronéotypés.
3 Un forum identitaire d'ultra-droite tenu par un dingue et fréquenté par des fous.
4 Un article du Monde vaguement lié.
5 Un papier en chinois que personne comprend et qui n'est accessible qu'après paiement (en roubles).

Catégories : Personnalité accusée de crimes contre l'humanité | Personnalité liée au mouvement fasciste de gauche | Ancien élève du lycée Joseph Staline à Sarcelles | Lauréat du prix Nobel de littérature | Naissance en 1942 | Décès en 2004 | Décès un 29 février | Décès d'une cause inconnue | Homme | Homme décédé | Homme né à un moment | Homme né à un moment mais décédé depuis | Écrivain tchèque | Écrivain tchécoslovaque | Écrivain de Bohème-Moravie | Écrivain lié à l'Autriche-Hongrie | Écrivain situé dans la sphère d'influence du Saint-empire romain germanique | Écrivain de Francie orientale | Écrivain né sur les bords du limes romain | Homme politique né dans les territoires conquis par l'Allemagne nazie | Littérature bretonne | Nationaliste finistérien | Critique littéraire chinois | Littérature juive non-rabbinique | Journaliste américain | Apatride autoproclamé | Enseignant à Berkeley | Collectionneur de papillons pour son passe-temps | Nom de plume | Propriétaire d'un teckel à poil ras | Utilisateur célèbre de Mac OS | [+]

lundi 9 février 2009

Grosse fatigue

En ce moment, ce blog est bien peu intéressant : Wikipédia m'emmerde.

La vie communautaire — que je ne suis qu'épisodiquement à la base — me lourde pas mal. J'en ai un peu assez de lire perpétuellement les mêmes trucs depuis cinq ans (les mêmes faux étonnements devant des articles pas communs, les discussions à ralonge sur ce qui doit exister ou pas, toutes ces lignes qui vous disent que c'était bien avant mais que maintenant c'est différent et qu'il faut changer le fonctionnement de fond et comble, etc.) comme si nous en étions encore au début du site à nous demander quelle grande orientation nous devions lui donner. Et l'environnement fondamentalement hostile dans lequel nous évoluons (les médias, les élus, les élites, l'opinion sont contre nous) n'incite pas franchement à la rigolade.

Pas trop de mises à jour, donc. Désolé d'avance.

mercredi 4 février 2009

J'en ris encore

La création d'articles se fait au détriment de la qualité. En toute logique, tk:, hy: ou cv: sont dignes d'une encyclopédie papier (la référence incontournable, comme chacun sait).

Hmm... Non, manque de pot, dans les WP, le nombre d'articles et leur kâlitay progressent de concert. Je sais, c'est dur à avaler. Les deux phénomènes ne sont pas directement liés, certes. Raison de plus pour arrêter de râler que la quantiténestpaslaqualité et autres conneries au ras des paquerettes.

Et un jour, faudra bien admettre qu'en: nous met minable sur le nombre d'articles et leur qualité et leur contenu et leur pertinence et leur suivi et le nombre de contributeurs et leur professionalisme, et qu'on ne peut pas se mentir éternellement en proférant des trucs énormes, comme « en France, on n'a pas d'articles, mais on a des idées ». fr: est inférieure à en: sur tous les tableaux, quantitativement et qualitativement. Point barre.

lundi 2 février 2009

Main ballon

Je n'y avais plus pensé depuis des années, mais les événements d'hier m'ont rappelé ce détail. Quand j'étais p'tit, on faisait parfois du hand et le prof nous disait toujours : « on prononce pas le mot à l'anglaise parce que ça vient de l'allemand ». À l'époque, j'avais un peu autre chose à foutre que d'aller contester les propos de mes profs (j'aurais vite fini en conseil de discipline, vu les conneries qu'on peut raconter aux gosses au collège) et ce n'est que plus tard que j'ai pris conscience de l'anti-anglo-saxonisme intrinsèque de la société dans laquelle je vis. Bref, hier, je me suis dit d'un coup : tiens, oui, c'est vrai cette histoire ou c'est encore un coup dans la gueule des Angliches ? Parce que, bon, un truc de ce genre systématiquement répété, sans jamais avancer de preuve, si ça fleure pas la légende urbaine, je ne sais pas ce que c'est.

Premier arrêt : l'article français. Là, écrit dès l'introduction : « [l]e nom vient de l'allemand : die Hand (la main) et der Ball (la balle, mot prononcé comme en français). » Bien sûr, rien ne vient étayer ce propos. Je suis allé voir le TLFI, qui indique bien que cette prononciation est la bonne, mais l'étymologie semble foue.

Comme de juste, les articles anglais et allemand se moquent comme de leur première édition de l'origine du terme (mais visiblement, ça pourrait être danois). Évidemment, tout ça n'est pas bien important et il est très probable que le terme français vienne vraiment de l'allemand. Non, moi, ce qui m'intéressait, c'était de vérifier l'importance de cette étymologie dans la psyché française. C'est chose faite.