jeudi 27 mai 2010

Voyage dans le métro de Paris

Ces derniers temps, j'ai pris le métro. Certes, j'habite à Paris donc ce n'est pas trop la grosse révélation. Le truc, c'est que je me suis baladé dans certaines stations pour vérifier que certaines œuvres y existaient toujours.

(Là vous devez vous dire : "oh non ! pas encore un billet sur l'art public !" Ben si. C'est mon blog et ma marotte du moment, donc voilà.)

Il se trouve qu'il y a quelques œuvres d'art dans le métro, à Paris (essentiellement des peintures sur les carreaux de faïence). Certes, on n'atteint pas le niveau des métros de Bruxelles ou de Stockholm, mais je fais avec ce que j'ai sous la main.

Donc, je passais il n'y a pas longtemps à Châtelet, empruntant le long couloir de correspondance entre les lignes 11 et 7 et le reste de la station, quand je me rends compte que les murs sont décorés d'une frise et que, pour une fois, un cartel semble expliquer de quoi il en retourne. Donc, je reprends le tapis roulant dans l'autre sens (le cartel est bien sûr en plein milieu du couloir) et comme je n'ai pas le temps de lire, je refais un troisième fois le parcours, mais à pied. Là, je constate qu'il s'agit d'Obliques enrubannées, une peinture murale d'un certain Hervé Mathieu-Bachelot. Et mieux que ça : le cartel liste les autres stations où le monsieur aurait placé des œuvres.

Évidemment, je me dis : "trop bien, je vais mentionner ça sur Wikipédia". Sauf que voilà : le titre des œuvres n'est pas mentionné et il me semble que la moitié de ces stations en question ont été rénovées récemment... Donc je suis allé voir sur place. Oh, pas d'un coup, bien sûr : ça m'a pris un bon mois, au petit bonheur de mes pérégrinations parisiennes. Le résultat : dans trois stations, je n'ai rien trouvé. Et j'en ai trouvé une dans une station qui n'était pas mentionnée.

La conclusion de tout ceci ? Est-ce qu'une plaque affichée dans le métro est une source acceptable sur Wikipédia ? Et si je vais sur place et que je constate qu'en fait, y'a plus, est-ce du TI ?

En tout cas, ça me fait voyager...

PS : à tous ceux qui râlent parce qu'on a créé des articles sur les rues de Paris (ou sujets assimilés) parce que pas encyclopédique et sans aucun intérêt, je vous assure que, quand on a à indiquer la localisation d'une statue, on est content d'avoir des liens bleus. C'est aussi ça, Wikipédia : on ne sait jamais trop comment vont servir les articles.

4 commentaires:

Julien a dit…

Sur la mise à jour des infos qui serait du TI. J'ai récemment vu ce diff commis par un affreux n00b dans ma liste de suivi. C'est complètement scandaleux.

Bon sur le fond, tout dépend de la confiance qu'on accorde au contributeur pour faire ce genre de TI (qui en est ptet même pas d'ailleurs, z'avez qu'à trouver la source du ministère des Transports turkmènes).

gede a dit…

J'ai comme un doute : peut-on parler d'art public pour une oeuvre située dans le métro, lieu privé et accessible seulement aux voyageurs dotés d'un titre de transport valide ?
Art urbain, sans aucun doute, mais art public ?

Anonyme a dit…

J'ai pensé à un truc. Un jour nous discutions de la facilité de trouver un article sur une œuvre publique dont on a aucune info. Comment capter la requête du mec qui cherche. D’ailleurs, comme le mec va-t-il s’y prendre ? En fait, ce qu'il faudrait, c'est la géolocalisation des articles de manière globale. Une grosse base de données, qui associe à un article quel qu'il soit (ben faut que le sujet soit situé, bien sûr ; je vois mal essayer de localiser la bouillabaisse) des coordonnées géographiques. Ensuite, ben il n'y a qu'à posséder un smartphone (C'est très occidentalo-centré mon truc). Inventons une application au nom explicite. « L'article Wikipédia le plus proche de vous ». Donc, je suis à proximité d'une œuvre publique. Je lance l'appli. Je me place proche de l’œuvre. Elle géolocalise. Elle me sort tous les articles les plus proches. Je peux affiner en disant que je veux des œuvres. Et là, ô miracle, j'ai un article sur l'œuvre qui est en face de moi. Ben ça, je sais que ca existera un jour. Désolé pour le hors sujet.

Poulpy a dit…

@Julien : en fait, ce que tu viens de nous dire, c'est que Wikipédia remplace l'expertise par la confiance. Certes, c'est pareil dans les autres domaines de l'expertise, mais tu es un vrai fossoyeur de la Civilisation occidentale et j'espère que tu en es conscient.

@gede : ce que tu dis, là, c'est loin d'être une question innocente. Le problème, c'est qu'il est impossible de définir précisément les limites de l'art public. Le terme, déjà, est une traduction de l'anglais public art et l'adjectif n'a pas forcément la même signification. Néanmoins, l'espace du métro reste public : il est accessible à tout le monde sans discrimination (certes avec un ticket) ; le concept d'art public s'y applique, à mon avis. Par ailleurs, plusieurs de ces œuvres sont visibles avant les tourniquets.

L'epad, dans sa brochure sur les œuvres de La Défense, cite explicitement les œuvres placées dans le RER comme faisant partie du parcours (c'est-à-dire qu'elle ont été placées là dans la même optique que celles qui sont sur la dalle). Il y existe par ailleurs les Quatre Têtes, dont trois parties sont situées à l'intérieur de halls d'immeubles privés.

Autre exemple : le campus de Jussieu. Il compte une dizaine d'œuvres monumentales, placées là dans une optique rigoureusement analogue à celle qui consiste à exposer une statue sur une place. Pourtant, Jussieu, bien que public, n'est pas accessible à tout le monde.

Bref, autant être inclusif : la distinction est trop complexe pour faire la fine bouche, à mon avis.

Mais c'est une excellente question. On n'a pas fini d'en parler.

@Anonyme : la géolocalisation est fondamentale. Si tu vas sur le projet anglophone, tu constateras que c'est un point important. Ils donnent également quelques exemples d'application déjà existantes qui réalisent ce genre de choses.