Tiens, hier, mû par un besoin irrépressible, j'ai tenté d'améliorer l'article sur le calendrier julien (qui n'était quand même pas top avant).
(En apparté, je sais qu'il est d'usage parmi les vieux de la vieille de prétendre ne plus jamais contribuer à Wikipédia, mais il se trouve que j'aime toujours autant ça, comme au premier jour il y a bientôt cinq ans.)
Alors, mon problème, c'est que si je comprends assez bien les problèmes calendaires, je suis moins calé sur la méthode historique et je ne connais pas convenablement la civilisation romaine. Bon, j'espère ne pas avoir trop rédigé ça avec les pieds (même si je suis bien conscient que, si, un peu, quand même).
Il se trouve que ce calendrier a introduit un jour bissextile qui, à terme, à donné naissance à notre 29 février à nous. Malheureusement, c'est un peu le bordel à l'origine et personne ne semble très bien savoir où il était précisément, au début, ce jour bissextile. Il semble que César a négligé de rédiger le manuel d'utilisation de son calendrier, se contentant d'un pot avec les autres pontifes pour leur parler du bouzin, ou alors que l'annexe explicative relative au jour intercalaire se soit autant perdu que l'erratum d'un magazine Ikea d'il y a deux ans (celui où on vous apprend que la housse bayadère de l'Ektorp n'est disponible qu'en taille trois places). Bref, ce point, c'est un peu la zone.
Il m'apparait donc indispensable qu'on case le maximum de choses dans Wikipédia, même des trucs cons, même des trucs évidents, et qu'on les explicite de façon claire et précise. C'est la meilleure façon pour que les types qui viendront dans quelques siècles puissent comprendre facilement ce qu'on avait à dire.
6 commentaires:
J'étais tombé sur le même genre de réflexion dans un article qui expliquait qu'on ne pouvait pas reconstituer exactement plusieurs recettes d'antan car des tours de main alors évidents, et que le rédacteur du manuel de cuisine initial n'avait pas jugé utile de préciser, avaient disparu entretemps...
Poulpy, le titre de ton billet est génial ;-)
Oui, sans doute faut-il penser, lorsqu'on écrit, à être très explicites dans les choses les plus triviales, histoire d'être compris d'ici quelques années (ou tout simplement par des gens n'ayant pas du tout la même culture).
@Gillesc : j'ai essayé, comme ça, de faire des recettes d'un livre de cuisine du XIXe siècle. C'est quasiment impossible, pour les raisons que tu cites et aussi parce que les ingrédients ont changé sans que quiconque prenne la peine de trouver des correspondances. Les ustensiles ont changé aussi, le temps de cuisson entre un four à bois et un four électrique n'a rien à voir, etc.
Bref, si on ne prend pas la peine de faire en permanence la liaison entre ce qui disparaît et ce qui apparaît, des pans importants des civilisations passées nous passent complètement au-dessus de la tête. Ça vaut pour la cuisine, mais ça vaut aussi pour pas mal d'autre trucs. Par exemple, pour les techniques d'artisanat ou de combat ancien, les historiens et archéologues font de plus en plus ce qu'ils appellent de l'archéologie expérimentale : comprendre comment fonctionnait les choses en essayant de les reproduire dans les conditions d'époque. Parce qu'on n'a plus assez conscience des réalités anciennes avec les lacunes des documents d'archive.
Il y a des limites quand même. L'introduction de l'article "marche" est quand même tordant :
"Il consiste en un déplacement en appui alternatif sur les jambes, en position debout et en ayant toujours au moins un point d'appui en contact avec le sol"
On écrit pour des extraterrestres ou quoi ?
@ DC
Oui on écrit pour les extraterrestres. C'est ce que je dis toujours quand je trouve un "nous" dans un article, même si c'est pour toute l'espèce humaine.
Merci de rappeler ça Poulpy. Malheureusement les anglophones sont capables de s'abaisser à expliquer ce qu'est une fille, mais pas les francophones.
@Gillesc : quand je pense que les recettes de cuisine actuelles ne sont pas toujours explicites pour quelqu'un qui ne s'y connait pas bien, je n'ose même pas imaginer si la recette à un siècle...
@Serein : merci, merci... Bon, je n'ai pas grand chose à rajouter à ton commentaire, là, du coup. Je pourrais paraphraser, mais non (d'ailleurs, t'écris quand sur ton blog ? :D).
@Dc : ben, au départ, faut bien commencer par définir le sujet... Il est possible qu'il y ait des limites, c'est clair, mais ce que je voulais dire, à ma façon confuse, c'est qu'il vaut mieux en dire trop que pas assez : parfois, ça ne semble évident qu'à nous.
J'ajouterai deux exemples en passant: les chroniqueurs canadien-français du tournant du siècle avait l'habitude d'abréger les nom, souvent assez long, des gens dont ils parlaient. Si cette pratique ne cause pas de problème à l'historien qui sais les interpréter ou à qui on fait référence, pour moi, c'est souvent un casse-tête. (de même, retracer les limites d'anciennes municipalité, ou même de celles qui existe encore est parfois quasiment impossible)
Ou encore, un cas tout simple: qqun écrit un article en mentionnant une église Sainte-Madeleine située dans la même. Parce qu'il a écrit récemment un article sur une église de ce nom situé juste en dehors, j'ajuste et je fait un lien. Or, il s'avère que l'église est une autre église de même dédication, aujourd'hui détruite.
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