Le logo de Wikipédia, depuis son origine en 2000 comme entrée refusée lors d'un concours destiné à la Nupedia défunte et son évolution vers la boule en puzzle actuelle : un historique raconté par le créateur du logo original, qui n'a découvert que récemment la chose (et qui en est plutôt content, d'ailleurs).
(Moi, je me souviens du logo vert avec le petit oiseau qui était en place quand j'ai débuté ; c'est bête, je n'arrive pas à remettre la main dessus. Par contre, j'ai jeté un œil à l'historique du logo actuel : jusqu'à la fin 2006, on pouvait encore s'amuser. :) )
vendredi 29 mai 2009
lundi 25 mai 2009
data.everywhere
Via edwired, j'apprends l'existence de data.gov, un site fédéral américain rassemblant des tas de données d'une tripotée de sites gouvernementaux (avec téléchargements en xml, csv, texte, kml et j'en passe). C'est visiblement amené à s'étoffer.
Je me dis qu'il faudrait faire une liste des sites proposant des données de ce type, tiens.
Je me dis qu'il faudrait faire une liste des sites proposant des données de ce type, tiens.
mercredi 20 mai 2009
Arbre de concepts
Alors que je me suis mis en tête de réécrire l'article « Semi-conducteur » (vaste programme...), je suis tombé sur cette présentation hiérarchique du concept. C'est assez efficace, je trouve.
lundi 18 mai 2009
Wolfram Alpha
Quand j'étais plus jeune, je me rappelle les anciens clichés de science-fiction où les protagonistes demandaient qui désiraient des informations sur un sujet, se tournaient vers l'Ordinateur central. Celui-ci retournait une suite de données générales, une déferlante de nombres à l'utilité douteuse mais que les héros, invariablement, réussissaient à interpréter pour poursuivre leurs aventures.
Bien entendu, le concept a été globalement atomisé par le développement d'Internet. Le paradigme du centralisme s'est effacé au profit du distribué et l'idée d'un ordinateur central répondant bénévolement aux requêtes (responsables, toujours responsables) formulées (selon une syntaxe précise, toujours selon une syntaxe précise) par les citoyens parait désormais étrangement obsolète.
Pourtant, malgré sa désuétude, c'est pourtant ce modèle que Wolfram Alpha semble avoir choisi. WA, c'est le tout dernier bidule de recherche en date. Le pitch du bouzin, c'est d'essayer de piger ce que les utilisateur tapent dans la barre de recherche et de fournir non pas des sites y correspondant, mais des réponses contextualisées. L'idée est excellente, évidemment ; je suis plus perplexe sur le reste. Pour ma part, j'ai eu l'impression de revenir aux vieux jeux d'aventure textuels où les actions nécessitaient de trouver la bonne syntaxe. Quant aux résultats affichés, j'avoue qu'en voyant cette amoncellement de données (vitesse moyenne sur l'orbite, croissance du PIB, longueur des paires de bases, etc.), j'ai pensé à Albedo 0.39, une piste de Vangelis du milieu des 70's où une voix désincarnée égrène sur une musique tripante les paramètres orbitaux de la Terre...
OK, je suis injuste. Le site est plutôt chiadé avec ses nuances de gris et d'orange. Les données - pour geekes qu'elles soient - sont plutôt pertinentes. L'idée sous-jacente est prometteuse (valoriser les bases de données innombrables éparpillées aux quatre coins de la planète). Pourtant, je m'interroge un peu sur l'angle d'attaque de Wolfram, qui semble aborder la chose à la manière d'un Quid sur circuit intégré, comme si la seule chose qui avait changé depuis 1975, c'était la puissance de calcul et la capacité mémoire et qu'il s'agissait toujours d'aller interroger les bases d'un ordinateur central par l'intermédiaire d'une ligne de commande améliorée. Une sorte de web 0.5 à l'heure où le 3.0 se prépare, quoi. M'étonne pas que ça plaise aux geeks, tiens. Bref.
Je ne vous parlerais pas de tout ça s'il n'y avait un rapport avec WP. Alpha a été décrit comme un concurrent de Google et de Wikipédia. Outre que ça montre que WP est désormais le standard, cette deuxième comparaison n'est pas stupide. Parce qu'en fait, le trip de WA, c'est de sortir des infoboxes à la volée. Ce que fait le site, ce n'est ni plus ni moins que de la génération automatique d'articles à partir de données externes, suivant les indications fournies par l'utilisateur. Et il faut bien avouer qu'il le fait plutôt bien.
Tenez, prenez l'article wikipédien sur l'astéroïde (1001) Gaussia : une infobox, une ligne de texte et pas grand chose de plus. Regardez maintenant l'équivalent alphien : au bout du compte, c'est sensiblement identique (sauf que WA peut se permettre d'adapter le contenu à la date du jour et à la position de l'observateur). De façon plus caractéristique, un article WP sur le nombre 200 nécessite de tout écrire à la main ; sur WA, l'article est généré à la volée, ce qui est rudement plus efficace.
Alors, bien sûr, WA ne produit pas de contenu encyclopédique à proprement parler. Par contre, il a une capacité formidable pour les à-côté, tout ce qui serait mieux traité par une machine pillant des bases de données que par un contributeur humain. J'ignore la proportion de lecteurs de WP qui pourraient être captés par WA. Si ça se trouve, elle est importante.
Par contre, je regrette un peu que Wolfram ait choisi une approche aussi obsolète (même si je la comprends), comme si les données devaient forcément être rapatriées en interne et traitées par un comité dont on ne connait rien, bref comme si rien n'avait existé depuis 20 ans. Après tout, même si ce n'est pas intuitif, même si ce n'est pas satisfaisant pour un esprit porté sur la structure de la connaissance et la beauté de celle-ci, c'est bien les modèles de Google et de Wikipédia qui ont produit les meilleurs résultats en terme de mise à jour, de réactivité et d'efficacité. Et puis quand je vois le résultat pour Taiwan (oh purée, que vont dire les Chinois ?), je me dis que WA n'a peut-être pas pris conscience des problématiques révélées par WP en terme d'ambiguité ou de neutralité.
Pour finir, deux petits points. WA cite systématiquement ses sources en fin de page. Le truc, c'est qu'on ne sait pas très bien ce qui a été utilisé, ni à quel endroit. D'ailleurs, parmi les sources, on voit l'énigmatique mention de « The Wikimedia Foundation, Inc. Wikipedia. 2009 » ; je me demande si c'est bien GFDL, tout ça... Le deuxième truc, c'est que les articles wikipédiens anglais et français sont nazes et demandent à être améliorés.
Bien entendu, le concept a été globalement atomisé par le développement d'Internet. Le paradigme du centralisme s'est effacé au profit du distribué et l'idée d'un ordinateur central répondant bénévolement aux requêtes (responsables, toujours responsables) formulées (selon une syntaxe précise, toujours selon une syntaxe précise) par les citoyens parait désormais étrangement obsolète.
Pourtant, malgré sa désuétude, c'est pourtant ce modèle que Wolfram Alpha semble avoir choisi. WA, c'est le tout dernier bidule de recherche en date. Le pitch du bouzin, c'est d'essayer de piger ce que les utilisateur tapent dans la barre de recherche et de fournir non pas des sites y correspondant, mais des réponses contextualisées. L'idée est excellente, évidemment ; je suis plus perplexe sur le reste. Pour ma part, j'ai eu l'impression de revenir aux vieux jeux d'aventure textuels où les actions nécessitaient de trouver la bonne syntaxe. Quant aux résultats affichés, j'avoue qu'en voyant cette amoncellement de données (vitesse moyenne sur l'orbite, croissance du PIB, longueur des paires de bases, etc.), j'ai pensé à Albedo 0.39, une piste de Vangelis du milieu des 70's où une voix désincarnée égrène sur une musique tripante les paramètres orbitaux de la Terre...
OK, je suis injuste. Le site est plutôt chiadé avec ses nuances de gris et d'orange. Les données - pour geekes qu'elles soient - sont plutôt pertinentes. L'idée sous-jacente est prometteuse (valoriser les bases de données innombrables éparpillées aux quatre coins de la planète). Pourtant, je m'interroge un peu sur l'angle d'attaque de Wolfram, qui semble aborder la chose à la manière d'un Quid sur circuit intégré, comme si la seule chose qui avait changé depuis 1975, c'était la puissance de calcul et la capacité mémoire et qu'il s'agissait toujours d'aller interroger les bases d'un ordinateur central par l'intermédiaire d'une ligne de commande améliorée. Une sorte de web 0.5 à l'heure où le 3.0 se prépare, quoi. M'étonne pas que ça plaise aux geeks, tiens. Bref.
Je ne vous parlerais pas de tout ça s'il n'y avait un rapport avec WP. Alpha a été décrit comme un concurrent de Google et de Wikipédia. Outre que ça montre que WP est désormais le standard, cette deuxième comparaison n'est pas stupide. Parce qu'en fait, le trip de WA, c'est de sortir des infoboxes à la volée. Ce que fait le site, ce n'est ni plus ni moins que de la génération automatique d'articles à partir de données externes, suivant les indications fournies par l'utilisateur. Et il faut bien avouer qu'il le fait plutôt bien.
Tenez, prenez l'article wikipédien sur l'astéroïde (1001) Gaussia : une infobox, une ligne de texte et pas grand chose de plus. Regardez maintenant l'équivalent alphien : au bout du compte, c'est sensiblement identique (sauf que WA peut se permettre d'adapter le contenu à la date du jour et à la position de l'observateur). De façon plus caractéristique, un article WP sur le nombre 200 nécessite de tout écrire à la main ; sur WA, l'article est généré à la volée, ce qui est rudement plus efficace.
Alors, bien sûr, WA ne produit pas de contenu encyclopédique à proprement parler. Par contre, il a une capacité formidable pour les à-côté, tout ce qui serait mieux traité par une machine pillant des bases de données que par un contributeur humain. J'ignore la proportion de lecteurs de WP qui pourraient être captés par WA. Si ça se trouve, elle est importante.
Par contre, je regrette un peu que Wolfram ait choisi une approche aussi obsolète (même si je la comprends), comme si les données devaient forcément être rapatriées en interne et traitées par un comité dont on ne connait rien, bref comme si rien n'avait existé depuis 20 ans. Après tout, même si ce n'est pas intuitif, même si ce n'est pas satisfaisant pour un esprit porté sur la structure de la connaissance et la beauté de celle-ci, c'est bien les modèles de Google et de Wikipédia qui ont produit les meilleurs résultats en terme de mise à jour, de réactivité et d'efficacité. Et puis quand je vois le résultat pour Taiwan (oh purée, que vont dire les Chinois ?), je me dis que WA n'a peut-être pas pris conscience des problématiques révélées par WP en terme d'ambiguité ou de neutralité.
Pour finir, deux petits points. WA cite systématiquement ses sources en fin de page. Le truc, c'est qu'on ne sait pas très bien ce qui a été utilisé, ni à quel endroit. D'ailleurs, parmi les sources, on voit l'énigmatique mention de « The Wikimedia Foundation, Inc. Wikipedia. 2009 » ; je me demande si c'est bien GFDL, tout ça... Le deuxième truc, c'est que les articles wikipédiens anglais et français sont nazes et demandent à être améliorés.
samedi 16 mai 2009
Flicage en règle (mais joli)
C'est Otourly qui a vendu la mêche sur le Bistro : il a été conçu un nouveau compteur d'édition tout beau, avec plein de graphiques superfétatoires, des histogrammes, des camemberts, des subdivisions par jours, par heure, bref. Le truc super à mettre en fond d'écran.
D'ailleurs, si vous voulez jeter un œil sur mes 10 000 dernière contributions, c'est ici. Vous pourrez constater que j'ai surtout contribué en semaine, l'après-midi.
Ce compteur fait partie du site WikiChecker, que je ne connaissais pas (mais qui, certainement, doit traîner dans le coin depuis un bon bout de temps), et qui regroupe tout un tas de stats sur Wikipédia avant des les afficher de façon agréable aux yeux.
D'ailleurs, si vous voulez jeter un œil sur mes 10 000 dernière contributions, c'est ici. Vous pourrez constater que j'ai surtout contribué en semaine, l'après-midi.
Ce compteur fait partie du site WikiChecker, que je ne connaissais pas (mais qui, certainement, doit traîner dans le coin depuis un bon bout de temps), et qui regroupe tout un tas de stats sur Wikipédia avant des les afficher de façon agréable aux yeux.
mercredi 13 mai 2009
Communauté
Quand j'ai commencé ce blog à la fin 2007, il n'y avait pas beaucoup d'autres blogs francophones traitant exclusivement de Wikipédia. Je m'en étais d'ailleurs ému et je crois bien que seul existait {{référence nécessaire}}, et il n'était pas mis à jour souvent (je ne parle pas, bien sûr, des blogs pathologiques).
Je m'en suis souvenu car le Chroniqueur tente actuellement de recenser les blogs (ou assimilés) qui parlent de Wikipédia. Ce qui est intéressant, c'est que ça s'est débloqué au cours de l'année 2008. Et puis il y a le Planet, maintenant (je me souviens d'une version antérieure, non agréée par Wikimedia, qui incluait les blogs d'autres contributeurs, pas forcément ciblés sur l'encyclopédie ; il y avait même les flux Flickr de certains, et c'était parfois dur à suivre). Et puis on trouve plein de monde sur Twitter, de nos jours. Je me trompe peut-être, mais j'ai comme l'impression que Wikipédia a débordé de son site pour s'étendre à côté dans une débauche de web 2.0. Bref.
J'aime bien toute cette petite communauté, moi.
Je m'en suis souvenu car le Chroniqueur tente actuellement de recenser les blogs (ou assimilés) qui parlent de Wikipédia. Ce qui est intéressant, c'est que ça s'est débloqué au cours de l'année 2008. Et puis il y a le Planet, maintenant (je me souviens d'une version antérieure, non agréée par Wikimedia, qui incluait les blogs d'autres contributeurs, pas forcément ciblés sur l'encyclopédie ; il y avait même les flux Flickr de certains, et c'était parfois dur à suivre). Et puis on trouve plein de monde sur Twitter, de nos jours. Je me trompe peut-être, mais j'ai comme l'impression que Wikipédia a débordé de son site pour s'étendre à côté dans une débauche de web 2.0. Bref.
J'aime bien toute cette petite communauté, moi.
mardi 12 mai 2009
Saint-Pouilleux-sur-Binouze
Quelques petites choses à savoir quand on rédige un article sur une localité :
- Le blason doit figurer tout en haut de l'article, de préférence en 400 pixels de large. Si un drapeau est trouvable, il convient de l'inclure également. Afficher un sceau est aussi une bonne idée. Le caractère officiel de ces armoiries n'a aucune importance. Il est judicieux de prévoir un paragraphe entier pour expliciter tout le bazar, avec l'emploi de termes d'héraldiques ad-hoc que personne ne comprend ; ce paragraphe doit être placé juste après l'introduction.
- L'introduction doit mentionner le nom de la localité dans l'intégralité des langues s'étant succédées sur son territoire depuis la chute de l'Empire romain. Il est possible d'y ajouter les dénominations dans des langues qui n'y ont pas vraiment été parlé, du moment qu'elles le furent pas trop loin. Ou même si ça fait cool de les mettre. De façon générale, aucune localité ne possède de nom en français (en tout cas, pas de vrai nom) : Wikipédia doit faire état de ce point de toponymie.
- Le nom des habitants est l'information la plus importante.
- Parmi les informations d'une importance moindre mais quand même fondamentale, on peut citer le nombre de fleurs pour les villes fleuries, le nombre d'arobases pour les villes internet ou les plus beaux villages de France.
- Tout le reste (histoire, administration, etc.) est relativement ennuyeux. On peut le caser après le sommaire, histoire de dégager la vue pour les infos fondamentales.
lundi 11 mai 2009
Il faut savoir tenir sa place
L'autre jour, j'ai pris une photo interdite. Je n'avais pas le droit, mais je l'ai fait quand même.
Pour des raisons diverses, je descendais les Maréchaux, à Paris, peu après la porte de Charenton. À cet endroit, sur deux bons kilomètres, la ville prend une tournure fortement industrielle et les boulevards longent la friche de la Petite Ceinture. Je me suis arrêté pour prendre une photo des voies parce que l'endroit est photogénique (je me balade tout le temps avec un petit appareil photo dans mon sac). À ce moment là, la personne qui marchait derrière moi est venu me voir et m'a dit en gros : « c'est interdit de prendre des photos, vous n'avez pas le droit ». Je n'ai pas cédé : j'avais les pieds fermement posés sur la voie publique et j'ai exprimé mon intention de continuer. Après quelques remontrances supplémentaires, la personne a continué son chemin. Je l'ai regardé s'en aller en me demandant ce qui pouvait bien pousser une personne inconnue à se déporter de son trajet pour m'interdire de photographier un lieu auquel elle n'est à l'évidence pas liée de quelque manière.
Ce jour là, je n'ai pas cédé parce que nous étions seuls ; en général, je fais attention à ce que je photographie, même quand je sais en avoir parfaitement le droit. J'habite à Paris, une ville dont je peux dire sans me tromper qu'elle reçoit une quantité de touristes proprement énorme. Pourtant, pour une ville aussi touristique, elle est bien peu encline à se faire prendre le portrait au numérique. Mes pas m'amenant souvent dans des lieux hors des circuits touristiques, j'ai souvent constaté l'incompréhension, voire l'hostilité des passants vis-à-vis de mon appareil photo (je prends soin de ne jamais prendre de gens en photo, j'ai réellement peur de leur réaction). Et même si on ne m'a quasiment jamais interdit explicitement de prendre des photos, j'ai déjà affronté des regards mauvais, voire des murmures de mépris. Pourtant, je suis quasiment sûr que j'ai le droit de photographier presque tout ce que vois (je ne parle que de l'acte photographique, bien sûr, pas de la diffusion ultérieure des clichés).
En fait, je sais pertinemment quel est le problème : je ne respecte pas ma place. Il y a les choses que l'esprit collectif accepte, il y a celles qu'il réprouve, et cela dépend de la personne qui tente de les faire. Et, surtout, tout ça n'a strictement rien à voir avec un quelconque droit légal. Bref, un touriste a le droit de prendre la tour Eiffel en photo parce qu'il est à sa place en le faisant. Un Parisien, beaucoup moins. Et moi, je n'ai pas le droit de me balader dans Paris en prenant des photos à tout bout de champ : ça ne se fait pas. J'en aurais le droit si j'étais un professionnel (un vrai photographe muni de l'attirail alloué à sa profession, par exemple). Ce n'est pas rationnel, ce n'est pas logique, ce n'est même pas juste : c'est juste comme ça. Avoir le droit de faire quelque chose ne donne pas forcément le droit de le faire.
Bon, pourquoi je vous parle de ça, moi ? Tandis que je regardais mon gardien du temple improvisé s'éloigner sur le boulevard Poniatowski, j'étais en train de penser à Wikipédia. À la difficulté qu'on a à faire admettre que tout le monde peut venir et modifier n'importe quoi. Que ça sera très difficile pour changer les mentalités, qu'il faudra travailler au corps, longtemps.
Parce que, non, tout le monde n'a pas le droit de contribuer à Wikipédia : les gens ordinaires n'ont pas le droit de s'exprimer sur un sujet encyclopédique, c'est un privilège réservé à ceux qui ont acquis le droit de le faire (universitaires avec une barbe, hommes politiques, membres du star-system invités à la télé, etc.). C'est quelque chose d'ancré dans le subconscient collectif. Aller à l'encontre de cette règle, c'est s'exposer au ridicule, au mépris, à la colère. Vous voulez organiser la connaissance ? Mais pour qui vous prenez-vous ?
Il est possible de vaincre cette vision des choses, mais ce sera long. Il faudra accepter que Wikipédia rencontre une opposition qui n'a rien de rationnel, en dehors de tout intérêt politique ou économique ou culturel : une opposition de principe, parce qu'elle n'est pas à sa place. Avec un peu de temps, il sera possible de faire admettre que la chose est possible, le temps d'effacer les blocages ; un peu comme la diffusion généralisée des appareils photos numériques me permettra, un jour, de prendre des photos plus librement.
De toute façon, si vous voulez savoir, mes photos étaient ratées.
Pour des raisons diverses, je descendais les Maréchaux, à Paris, peu après la porte de Charenton. À cet endroit, sur deux bons kilomètres, la ville prend une tournure fortement industrielle et les boulevards longent la friche de la Petite Ceinture. Je me suis arrêté pour prendre une photo des voies parce que l'endroit est photogénique (je me balade tout le temps avec un petit appareil photo dans mon sac). À ce moment là, la personne qui marchait derrière moi est venu me voir et m'a dit en gros : « c'est interdit de prendre des photos, vous n'avez pas le droit ». Je n'ai pas cédé : j'avais les pieds fermement posés sur la voie publique et j'ai exprimé mon intention de continuer. Après quelques remontrances supplémentaires, la personne a continué son chemin. Je l'ai regardé s'en aller en me demandant ce qui pouvait bien pousser une personne inconnue à se déporter de son trajet pour m'interdire de photographier un lieu auquel elle n'est à l'évidence pas liée de quelque manière.
Ce jour là, je n'ai pas cédé parce que nous étions seuls ; en général, je fais attention à ce que je photographie, même quand je sais en avoir parfaitement le droit. J'habite à Paris, une ville dont je peux dire sans me tromper qu'elle reçoit une quantité de touristes proprement énorme. Pourtant, pour une ville aussi touristique, elle est bien peu encline à se faire prendre le portrait au numérique. Mes pas m'amenant souvent dans des lieux hors des circuits touristiques, j'ai souvent constaté l'incompréhension, voire l'hostilité des passants vis-à-vis de mon appareil photo (je prends soin de ne jamais prendre de gens en photo, j'ai réellement peur de leur réaction). Et même si on ne m'a quasiment jamais interdit explicitement de prendre des photos, j'ai déjà affronté des regards mauvais, voire des murmures de mépris. Pourtant, je suis quasiment sûr que j'ai le droit de photographier presque tout ce que vois (je ne parle que de l'acte photographique, bien sûr, pas de la diffusion ultérieure des clichés).
En fait, je sais pertinemment quel est le problème : je ne respecte pas ma place. Il y a les choses que l'esprit collectif accepte, il y a celles qu'il réprouve, et cela dépend de la personne qui tente de les faire. Et, surtout, tout ça n'a strictement rien à voir avec un quelconque droit légal. Bref, un touriste a le droit de prendre la tour Eiffel en photo parce qu'il est à sa place en le faisant. Un Parisien, beaucoup moins. Et moi, je n'ai pas le droit de me balader dans Paris en prenant des photos à tout bout de champ : ça ne se fait pas. J'en aurais le droit si j'étais un professionnel (un vrai photographe muni de l'attirail alloué à sa profession, par exemple). Ce n'est pas rationnel, ce n'est pas logique, ce n'est même pas juste : c'est juste comme ça. Avoir le droit de faire quelque chose ne donne pas forcément le droit de le faire.
Bon, pourquoi je vous parle de ça, moi ? Tandis que je regardais mon gardien du temple improvisé s'éloigner sur le boulevard Poniatowski, j'étais en train de penser à Wikipédia. À la difficulté qu'on a à faire admettre que tout le monde peut venir et modifier n'importe quoi. Que ça sera très difficile pour changer les mentalités, qu'il faudra travailler au corps, longtemps.
Parce que, non, tout le monde n'a pas le droit de contribuer à Wikipédia : les gens ordinaires n'ont pas le droit de s'exprimer sur un sujet encyclopédique, c'est un privilège réservé à ceux qui ont acquis le droit de le faire (universitaires avec une barbe, hommes politiques, membres du star-system invités à la télé, etc.). C'est quelque chose d'ancré dans le subconscient collectif. Aller à l'encontre de cette règle, c'est s'exposer au ridicule, au mépris, à la colère. Vous voulez organiser la connaissance ? Mais pour qui vous prenez-vous ?
Il est possible de vaincre cette vision des choses, mais ce sera long. Il faudra accepter que Wikipédia rencontre une opposition qui n'a rien de rationnel, en dehors de tout intérêt politique ou économique ou culturel : une opposition de principe, parce qu'elle n'est pas à sa place. Avec un peu de temps, il sera possible de faire admettre que la chose est possible, le temps d'effacer les blocages ; un peu comme la diffusion généralisée des appareils photos numériques me permettra, un jour, de prendre des photos plus librement.
De toute façon, si vous voulez savoir, mes photos étaient ratées.
dimanche 10 mai 2009
Vive la Bretagne
Je n'ai pas été très rapide pour ça, mais je souhaite la bienvenue à Pymouss parmi la blogosphère wikipédienne francophone.
mardi 5 mai 2009
Un jour, quelqu'un créera une théorie cohérente du sourçage sur WP et je ne me poserai plus ce genre de questions
L'autre jour, je ne sais plus pourquoi, je suis allé consulter l'article anglais sur Home of the Underdogs, un ancien site d'abandonwares. Oui, c'est geek, j'assume.
Bref, le site n'était plus mis à jour depuis près de trois ans, et il est mort récemment suite à la faillite de l'hébergeur. Mais ce qui est intéressant, c'est que ce point est sourcé dans Wikipédia grâce à un message posté par la créatrice du site sur Twitter.
Alors, c'est de la bonne source ou pas ? :)
Bref, le site n'était plus mis à jour depuis près de trois ans, et il est mort récemment suite à la faillite de l'hébergeur. Mais ce qui est intéressant, c'est que ce point est sourcé dans Wikipédia grâce à un message posté par la créatrice du site sur Twitter.
Alors, c'est de la bonne source ou pas ? :)
lundi 4 mai 2009
Combo breaker
Vu dans l'article anglais Up to eleven, au paragraphe « Usage in culture » :
« Episode 45 of the first season of Pokemon, "The Song of Jigglypuff," James from Team Rocket tells Ash to turn the amps jigglypuff is singing through up to 11. »
Culture geek + Pokémon = total roXXorz
(Et merci Erdrokan pour l'avoir remarqué. ;) )
« Episode 45 of the first season of Pokemon, "The Song of Jigglypuff," James from Team Rocket tells Ash to turn the amps jigglypuff is singing through up to 11. »
Culture geek + Pokémon = total roXXorz
(Et merci Erdrokan pour l'avoir remarqué. ;) )
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